Mieux comprendre l'écosystème local : des échanges avec les acteurs
La rencontre avec des acteurs de la logistique a permis de mieux comprendre les relations entretenues entre ce secteur et le tissu industriel local, de mesurer les difficultés qu’ils rencontrent, et enfin, d’appréhender leurs attentes auprès des collectivités.
Une activité fragile et essentielle au développement économique du territoire
La logistique de la GREG est au service du territoire et en particulier, des grands comptes industriels. La localisation du bassin grenoblois, à l’écart du couloir rhodanien, explique ce fonctionnement endogène même si, dans le Grésivaudan, certaines implantations répondent plus à une logique de plateformisation. Cette logistique est bien une fonction support et très ancrée dans le territoire. Elle reste cependant fragile car elle est étroitement liée à la santé économique locale et notamment des industriels du bassin grenoblois.
La logistique n’en demeure pas moins indispensable au territoire et à son dynamisme économique. En témoigne l’exemple de Teisseire, qui n’aurait pu rester dans la région sans l’implantation de GLD dans le Grésivaudan.
De nombreux mouvements fonciers pour pallier un déficit de terrains disponibles
L’analyse des implantations des activités logistiques montre un marché dynamique et qui se recompose. Cependant, la plupart des collectivités ne peuvent répondre aux besoins des entreprises sur leurs propres territoires. À titre d’exemple, pour le seul Pays Voironnais, entre le 1er janvier 2017 et le 31 juillet 2018, 11,5 ha de terrains ont été demandés par des entreprises déjà implantées dans le territoire, auxquels s’ajoutent 6,1 ha pour des activités exogènes. Autre exemple, le Grésivaudan qui a pu accueillir de
nombreuses activités ces dernières années n’a plus beaucoup de capacité foncière disponible. Ce manque de foncier, qui ne permet pas d’accompagner complètement la croissance de la logistique, interpelle sur les conséquences potentielles de l’attractivité économique de la GReG.
Vers une optimisation du foncier dédié à la logistique
Faute de foncier disponible, une piste de solution viendrait de la sanctuarisation de zones aujourd’hui dédiées à la logistique et d’un meilleur usage de l’existant, notamment via l’enjeu de la reconversion de bâtiments. L’identification de ce potentiel de reconversion pourrait alors consister en un outil d’aide au développement des activités logistiques qui nécessiterait un travail d’investigation important, à mener en étroite collaboration avec les EPCI. Le potentiel apparaît important comme l’illustre les exemples d’entreprises qui ont libéré un terrain ou qui sont en passent de le faire : GLD Sassenage (site reconverti en opération mixte bureaux/logements, 5 ha), Daher (qui quitte le parc de la Grande Ile à Villard-Bonnot — 7,3 ha)…
La rareté foncière peut donc trouver une réponse dans l’anticipation et l’accompagnement des mutations. L’enjeu est de conserver l’activité logistique sur ces tènements quand le développement urbain le permet encore. Le rôle des collectivités dans cette dynamique est crucial car elles peuvent mettre en relation les acteurs et ainsi faciliter ces transferts fonciers.