Quel est votre point de vue sur le ZAN ?
Le ZAN est à la fois un bienfait et une nécessité. Il nous oblige à être sobre dans la consommation d’espace, à réfléchir le sol comme une ressource vivante, et à revoir le fonctionnement de nos territoires. Même si les textes règlementaires et les méthodes de mise en place peuvent être critiquables, si les objectifs et contraintes de l’État sont parfois contradictoires, la question soulevée est la bonne. Comment nos sociétés humaines peuvent-elles laisser place aux autres formes de vie ? La terre est un bien commun qu’il nous faut gérer sobrement et collectivement. Le ZAN est une opportunité pour faire respecter les indispensables équilibres sociétaux et environnementaux et empêcher notre société de se suicider en artificialisant nos sols sans limite. Je le vois donc comme une invitation à réduire la vulnérabilité face aux risques multiples et à améliorer les espaces déjà urbanisés pour la qualité de vie de tous et en particulier, des plus défavorisés, les plus éloignés des zones naturelles de qualité […]
Quels leviers opérationnels mobilisés ?
Les communes très urbanisées de la métropole pensent la reconstruction de la ville sur la ville. Dans ce cadre, le ZAN invite à réfléchir les sols et leur continuité dans la ville. À Meylan, quand on réurbanise, on tient compte de la trame verte et bleue, on favorise certaines continuités écologiques, on agit aussi le long des torrents […]
Quel rôle attendu de l'Agence ?
Il est important que l’Agence suive les aspects règlementaires et juridiques, au service des élus. Mais aussi qu’elle assure une fonction de veille et de benchmark des expériences inspirantes. Enfin, on attend de l’Agence qu’au-delà de la réglementation, elle investisse un champ plus qualitatif autour de cette question de l’artificialisation et des trajectoires à construire sur les territoires.