Qualité architecturale urbaine et paysagère sur le territoire de Grenoble-Alpes Métropole : un regard neuf !

Sept secteurs ont été définis pour inviter les élus et techniciens de Grenoble-Alpes Métropole à visiter une diversité de formes urbaines. Parmi les 14 opérations : une grange réhabilitée, un lotissement de 8 maisons, 3 habitats intermédiaires et 9 collectifs (de la petite opération de 3 étages au grand immeuble de 9 étages), situés sur l’ensemble du territoire métropolitain. Ces opérations, livrées pour la majorité sous PLUi, sont situées dans 9 zonages et 7 ambiances paysagères de l’OAP Paysage et Biodiversité. L’objectif : réaliser une évaluation objective de ces formes urbaines et paysagères présentes sur le territoire, partager les qualités et les faiblesses de chaque opération et identifier les critères à insérer ou à faire évoluer dans les documents d’urbanisme.

Adopter un regard neuf et le plus objectif possible

La méthode élaborée et proposée par David Rodrigues-Soares (chef de projet « Qualité architecturale urbaine et paysagère » à Grenoble-Alpes Métropole) et Sylvie Laroche (Chargée d’études territoires à l’Agence d’urbanisme) s’appuie sur une grille d’évaluation et un temps d’intelligence collective pour élargir les regards des participants et leur permettre de porter un oeil neuf sur les formes urbaines (forme du bâti, insertion paysagère, dialogue avec le lieu, avec ce qui était déjà là avant…). « Ce regard va nous amener sur des positions transversales à toutes les opérations qu’on va partager en séminaire métropolitain en 2025 » explique David Rodrigues-Soares.

Chaque visite compte double, puisque les visiteurs d’un jour sont amenés à passer au prisme de la grille d’évaluation deux opérations lors de l’après-midi dédié.

Une grille et trois postures

Point de départ de la visite, une fiche est remise à chaque participant. Elle présente au recto une carte d’identité de l’opération avec une vue de la parcelle avant l’opération, des éléments clés tels que la granulométrie des logements, le coefficient de pleine terre... Au verso, ils découvrent la grille d’évaluation qui va les inviter à interroger l’opération visitée. Cette grille questionne la forme urbaine et paysagère autour de 9 critères de qualité pour permettre d’élargir le regard :

• Espaces domestiques extérieurs
• Carbone et bioclimatisme
• Confort de l’habitat
• Dialogue avec l’existant
• Accessibilité
• Plus-value et externalité positive
• Production de logements
• Perméabilité des sols
• Paysage et biodiversité

La grille permet également au visiteur d’adopter trois postures : celle de l’habitant, puis celle du voisin et enfin il est invité à interroger l’opération du point de vue de l’intérêt de général. Ces trois postures facilitent l’objectivité des réponses apportées.

Un arpentage de l’opération

C’est muni d’un stylo et de la grille d’évaluation que les élus et techniciens, par groupe de deux, longent et rentrent dans les espaces communs externes de l’opération, observent le ou les bâtiments, la place de la végétation, les façades, les appropriations des espaces externes. Les participants cheminent autour des bâtiments, tout est visité, commenté jusqu’au parking vélo et au local poubelle. Ils questionnent, dialoguent, remplissent avec application la grille.
« C’est plutôt réussi au niveau des teintes… oui c’est harmonieux » « Ils ont tous des casquettes béton au niveau des balcons ? » « Il n’y a pas de système BSO ? … non juste des stores classiques » « Est-ce que les plus grands appartements sont traversants ? » « Et les toitures végétalisées elles sont aussi sur les garages ? »

Une retranscription collective

Au premier temps en binôme où le bâti est examiné à la loupe, succède un temps d’intelligence collective. « Ce n’est pas l’opération qui est notée mais le critère…on ne vise pas à mettre en concurrence les opérations mais à travailler les critères de qualité pour formaliser un atterrissage dans le PLUi » rappelle David Rodrigues-Soares.

Le groupe se rassemble et partage sa vision pour chaque critère. « il y a un bel effort de perméabilité sur tous les cheminements … chaque logement a un espace extérieur… ici les balcons n’ont pas de protection vis-à-vis du soleil… » « c’est plutôt respectueux du pavillonnaire qui est derrière … » « les teintes mates et sourdes dialoguent bien avec la Chartreuse ».

Grâce à la grille, chaque participant exprime un avis basé sur des éléments factuels. Tous s’écoutent et s’accordent sur une note collective pour le critère débattu.
« Vous avez parlé de terrasse, balcon, vis-à-vis … Avez-vous d’autres éléments à partager sur les espaces extérieurs ?... Alors au regard de toutes ces observations, quelle note sur 5 proposez-vous pour le critère sur les espaces domestiques extérieurs ? » propose Sylvie Laroche. « Allez, on change de posture, on se met à la place du voisinage ! » enchaîne David Rodrigues-Soares.

Et la suite ?

Une fois les deux opérations visitées et les remarques partagées, le groupe se sépare. Un rendez-vous est donné aux participants le 14 mars 2025 pour un retour collégial des enseignements à partir des critères renseignés par l’ensemble des groupes sur les 14 opérations concernées.

Ce programme de visites constitue le premier cycle du chantier « qualité architecturale, urbaine et paysagère ». Un chantier métropolitain qui se poursuit avec un second cycle prévu au printemps 2025.

« On dispose de critères qui sont transversaux à toutes les opérations. Maintenant qu’on a réalisé l’ensemble des visites, l’enjeu de l’analyse, c’est d’identifier les critères qu’on va pouvoir actionner pour améliorer la production générale des logements sur le territoire métropolitain. Faire atterrir ces critères dans les documents d’urbanisme, les retranscrire dans le règlement ou les OAP, le communiquer aux élus en place et ensuite aux prochains élus, ce sont les prochaines étapes qui nous attendent ».

David Rodrigues-Soares