PLH DE GRENOBLE-ALPES MÉTROPOLE : QUELLE ÉVOLUTION DES BESOINS EN LOGEMENTS ?

L’Agence a mobilisé en 2023 son expertise et son SIT pour le PLH de Grenoble-Alpes Métropole. En collaboration avec le service habitat, des scénarios de production de logements ont été réalisés et soumis aux élus.

Le socle de l’estimation des besoins : les projections démographiques de l’Insee

L’Agence s’est appuyée sur les projections démographiques de l’Insee (Omphale 2022) à horizon 2030 pour estimer le volume de logements à construire ou à remobiliser dans le parc ancien, selon trois scénarios (haut, central et bas), en formulant des hypothèses sur le nombre de personnes par logement.

À ces besoins en logements générés par de nouveaux habitants, s’ajoutent les besoins issus de la diminution de la taille des ménages, liée au vieillissement de la population et à l’évolution des modes de vie (séparations, choix de vie en solo) qui font qu’à tout âge, les personnes vivant seules sont de plus en plus nombreuses. Ainsi, à nombre égal d’habitants, il y a davantage de ménages et de besoins en logements. L’Agence a estimé ce volume supplémentaire à l’horizon 2030.

Cette méthode d’estimation est utilisée de longue date, mais elle touche à ses limites dans un contexte national de tassement démographique. En effet, les projections démographiques sont globalement moins fiables car elles s’appuient sur des dynamiques moins contrastées. En outre, alors qu’auparavant il s’agissait surtout de programmer du logement neuf, aujourd’hui, le parc existant, son poids et sa capacité à répondre aux attentes résidentielles, sont de plus en plus prégnants dans l’analyse de la réponse potentielle aux besoins.

Intégrer le parc existant dans la réponse aux besoins en logements et à leurs évolutions

L‘approche quantitative globale doit se doubler d’une approche qualitative pour prendre en compte, d’une part les caractéristiques et les défauts des logements existants, et d’autre part, l’évolution des attentes résidentielles des ménages.

Évolution de la vacance, déqualification d’une partie du parc, accessibilité financière des logements, tension sur les logements sociaux, sont des éléments d’observation pour analyser finement la correspondance des logements actuels aux besoins du territoire, et identifier les types de logement en tension. Si les besoins quantitatifs sont moindres du fait du tassement démographique, il ne faut pas négliger les besoins qualitatifs, au risque d’aggraver les situations locales de mal logement.

Intégrer le contexte climatique et social

En plus du tassement démographique et des évolutions sociétales, les méthodes d’estimation des besoins en logement se renouvellent aussi au prisme de l’impératif de réduire la consommation foncière (ZAN) et plus globalement de la transition écologique. Ces deux tensions ont été traduites dans le 1^er arrêt du PLH de la Métropole : l’objectif de production de logement a été abaissé et celui de mobilisation du parc existant augmenté tout en maintenant les objectifs de production de logements sociaux.

Un dialogue entre deux échelles

Ces objectifs définis à l’échelle de l’intercommunalité sont confrontés avec les capacités réelles de construction des communes. Pour cela sont analysés, commune par commune, les projets résidentiels qui pourraient sortir dans les 6 ans. Les objectifs de production de logement sont ainsi territorialisés par commune en précisant la part de logement locatif social et d’accession sociale.

Nb : l’Agence a également estimé les besoins en logement du Grésivaudan et du Pays Voironnais dans le cadre de l’élaboration de leurs PLH.