"Bioclimatisation" du PLUi de la Métropole : une première étape-clé pour adapter le territoire
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La topographie complexe de la métropole grenobloise crée une diversité d'ambiances climatiques. Pour adapter efficacement le territoire au changement climatique, les élus ont sollicité l'Agence pour construire un référentiel pour les nouveaux projets sur la Métropole, qui permette une réponse adaptée à chaque contexte : l'OAP "Bioclimatique".
"Bioclimatisation" du PLUi de la Métropole : une première étape-clé pour adapter le territoire
Dans les territoires alpins, le changement climatique est plus rapide et plus intense qu’ailleurs. Ses effets se font déjà ressentir depuis plusieurs années ; la cible du + 2°C est déjà atteinte, les territoires font de plus en plus souvent face à des événements climatiques extrêmes, avec leur lot de conséquences environnementales, sanitaires, sociales et économiques.
La topographie complexe de la métropole crée une diversité de milieux et d’ambiances climatiques. Son adaptation au changement climatique est ainsi un enjeu stratégique autant qu’une course contre la montre.
Une métropole volontaire, consciente du défi qui s'impose à elle
Première métropole française à adopter un plan climat dès 2005, Grenoble-Alpes Métropole a engagé de longue date des travaux pionniers autour de stratégies d’atténuation et d’adaptation. Le PCAEM (Plan climat air énergie métropolitain), outil le plus récent, a même été posé au centre de la stratégie métropolitaine.
Si son PLUi, approuvé en 2019, intégrait d’ores et déjà des ambitions fortes sur la préservation des terres agricoles et naturelles, l’énergie ou encore le paysage, les élus métropolitains ont rapidement souligné la nécessité d'intensifier encore les efforts face à l'urgence climatique, en renforçant l'intégration des enjeux d'adaptation dans le PLUi.
La Métropole a donc sollicité l'Agence pour un appui technique afin de faire émerger des propositions ambitieuses et novatrices axées autour de thèmes structurants : le bioclimatisme, le végétal, l’énergie et le bas-carbone.
Vers un PLUi "bioclimatisé" dès sa modification n°3
Les analyses de l'Agence ont révélé, autour de ces thèmes structurants, des marges de progression règlementaires significatives dans la prise en compte des enjeux climatiques dans le PLUi.
Pour faire de la conception bioclimatique, sujet jusqu’à présent délaissé dans le PLUi, un vrai référentiel, la mise en place d'une Orientation d’aménagement et de programmation (OAP) thématique est apparue comme une évidence. Cette OAP devra constituer un référentiel pour tout nouveau projet sur la Métropole et permettre de mettre en œuvre des principes qui sont par définition à adapter à chaque contexte. L'OAP constitue un outil d’accompagnement à l’intelligence des projets, pour que les concepteurs se posent les bonnes questions et y apportent des solutions adéquates.
L’objectif : introduire ces évolutions dans le document d’urbanisme intercommunal à l’occasion de sa modification n°3.
Bioclimatisme, quésaco ?
Le bioclimatisme est une manière de concevoir un projet en harmonie avec son environnement naturel, pour optimiser le confort des usagers et des habitants autant l’hiver que l’été, de la manière la plus naturelle possible, en utilisant le moins possible les moyens techniques mécanisés et les énergies extérieures au site. Le projet bioclimatique s’adapte aux conditions climatiques locales afin de tirer bénéfice des avantages et de se prémunir des contraintes. L’objectif principal est d’obtenir le confort recherché.
Une méthodologie pour appréhender au mieux les particularités climatiques locales
Pour appréhender la particularité des enjeux climatiques d’un territoire de montagne et apporter des réponses pertinentes dans le contexte climatique complexe de la Métropole, un choix novateur a été fait, celui de contextualiser cette OAP.
L’objectif était de donner les clés de compréhension des ambiances climatiques du territoire et de définir des orientations prescriptives adaptées à chaque contexte.
La contextualisation des enjeux de conception bioclimatique a été réalisée par l’Agence, en collaboration avec le climatologue Xavier Foissard, sur la base de la spatialisation d’indicateurs topoclimatiques, aboutissant à la délimitation de 10 secteurs à l’ambiance climatique proche. L’ensemble forme ce que l’on appelle la charpente bioclimatique de la métropole grenobloise.
Pour chacun de ces secteurs, une priorisation des cibles de bonne conception bioclimatique permet de définir les orientations opposables qui s’imposent à chaque projet.
Une construction concertée
Les clés de la réussite de la démarche de construction de l’OAP Bioclimatique sont la transversalité et la concertation.
De larges séances de partage, bénéficiant de l’appui de Franck Boutté (Grand prix de l’urbanisme 2022) en tant que grand témoin et s’appuyant sur des outils de concertation innovants, ont permis de faire débattre acteurs locaux de l’urbanisme et élus métropolitains et de confirmer un niveau d’ambition élevé.
La « bioclimatisation » du PLUi introduite dans le cadre de la Modification n°3 du PLUi dont l'approbation est prévue en 2025, n’est que l’acte 1 d’un travail au plus long cours visant à adapter le territoire au changement climatique par l’urbanisme règlementaire. Pour la suite des réflexions, les pistes d’amélioration sont encore importantes notamment concernant le confort d’été et l’intervention sur le bâti existant.
A venir : Une publication METHODO dédiée à la construction de la charpente bioclimatique.
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