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« Plus belle ma rue » : une séance du club des centralités pour croiser les expériences sur l’habitat privé

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« Plus belle ma rue », « Propriétaire en vacance longue durée », « Ilot dégradé recherche financements », ces titres évocateurs sont les intitulés des cas pratiques sur lesquels les participants du club des centralités de l’Isère ont « planché » avec l’appui d’experts, lors de la séance du club qui s’est tenue à Tullins le 13 juin 2024. Retour sur cette journée avec Annelise Curtaud de l'Agence et Amandine Decerier de la commune de Tullins.

« Plus belle ma rue » : une séance du club des centralités pour croiser les expériences sur l’habitat privé

Cette animation a été proposée par l’Agence pour s’adapter à la phase opérationnelle dans laquelle se trouvent la plupart des communes et territoires ayant signé leur convention ORT (Opération de revitalisation du territoire) et/ou engagés dans les programmes PVD (Petites villes de demain), ACV (Action cœur de ville) et Villages d’avenir. Les chefs de projets sont repartis enrichis de ce partage d’expériences, avec des réponses opérationnelles et des échanges précieux avec des personnes ressources sur les interventions dans le parc de logements privés.

Une séance consacrée aux interventions dans le parc de logements privés en centre-bourg.

Une réussite pour la huitième séance du club des centralités de l’Isère qui s’est tenue le 13 juin 2024 sous le soleil de Tullins avec une quarantaine de participants, dont la quasi-totalité des chefs de projet PVD / ACV / ORT / Villages d’avenir de l’Isère.

La matinée a permis de se pencher sur un îlot situé dans le centre de Tullins, ciblé pour une opération de réhabilitation. Elle s’est poursuivie avec un temps d’échange en salle autour des actions mises en place à Voiron en faveur de la rénovation du parc privé, présentées par la Communauté d’agglomération du Pays Voironnais, la Ville de Voiron et le bureau d‘études Urbanis, en charge de l’OPAH-RU sur la commune.
Le Conseil départemental de l’Isère a ensuite présenté un outil qu’il met à disposition des communes pour aider au repérage des logements passoires thermiques et l’Anah a exposé les dernières évolutions dans les aides à la rénovation.

L’après-midi a été menée en ateliers, autour de cas pratiques imaginés par l’Agence à partir de cas réels remontés par les chefs de projet. Trois temps de 30 minutes ont permis aux chefs de projet de s’interroger sur les façons de répondre à ces problématiques, à partir de leurs expériences et avec l’aide de personnes ressources présentes à chaque table (les bureaux d’études Urbanis et Soliha, les établissements publics fonciers EPFL-D et EPORA, les services du Conseil départemental de l’Isère, des chargés de mission habitat de plusieurs EPCI isérois, l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat, la DDT de l’Isère et les SCoT du Nord Isère et de la GReG).

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Les trois cas pratiques :
• Cas n°1 : « Plus belle ma rue » : Faire rimer attractivité et qualité : comment inciter à (ré)investir la centralité, malgré les contraintes existantes ?
• Cas n°2 : « îlot dégradé recherche financements » : Acquérir un îlot à remembrer et financer les travaux : quel rôle des différents acteurs impliqués ?
• Cas n°3 : « propriétaire en vacance longue durée » : Agir sur l’habitat indigne, sans maîtrise foncière : quels leviers activer ?

Merci à la commune de Tullins pour l’accueil et en particulier à Amandine Decerier, cheffe de projet PVD, et monsieur le maire. Rendez-vous en novembre pour la 9ème séance !

Questions à Annelise Curtaud, chargée d’études habitat – foncier à l’Agence

Qu’est-ce-qui vous a inspiré cette séquence d’animation autour de cas pratiques ?

Le sujet de l’habitat privé était largement ressorti du sondage réalisé fin 2023 pour connaître les attentes des chefs de projets. La plupart des territoires ont déjà conclu leur convention ORT et sont désormais dans des réflexions opérationnelles. Les chefs de projets se questionnent aujourd’hui sur les process et sont demandeurs de partager leurs problématiques, leurs expériences. Cette séance marque un tournant dans l’animation du club puisque nous avons choisi de laisser plus de temps aux échanges entre chefs de projet. Le cas pratique donne un cadre de discussion et c’est un mode d’animation intéressant pour faciliter les échanges, pour permettre des partages d’expériences. Les participants peuvent aussi identifier les personnes ressources (les experts) et rencontrer des chefs de projet qui ont déjà vécu des problématiques similaires. Rappelons qu’un des objectifs du club est bénéficier des expériences de chacun !

Comment avez-vous imaginé ces trois cas pratiques, évocateurs des réalités des centres-bourgs ?

Pour écrire ces situations, nous nous sommes inspirés des retours de terrain des chefs de projets et de leurs problématiques actuelles. Puis nous les avons partagées avec les experts pour vérifier leur crédibilité et aussi les compléter. Concrètement nous avons rédigé des fiches supports avec la présentation du cas, les thèmes à aborder et des éléments d’ouverture pour guider l’animation de la table. Les trois cas pratiques illustrent différentes échelles d’intervention dans le cadre de la revitalisation des centres-bourgs : la rue, l’îlot et le logement.

Quels ont été les échanges à votre table ?

J’ai animé le cas n°3 : « propriétaire en vacance longue durée ». On est à l’échelle du bâti : concrètement il s’agit d’un immeuble avec trois logements en situation de dégradation avancée qui présentent un risque de sécurité pour les riverains. Quelles sont les réflexions, quelles sont les procédures à mettre en œuvre quand on est le maire de la commune ?
L’objectif était de faire lister aux participants les questionnements, les acteurs ressources à mobilier, les leviers à activer, les grandes étapes à respecter pour traiter ce cas. Selon les retours d’expérience à la table, on partageait également les points de vigilance et les facteurs de réussite.

Quels sont les livrables attendus suite à cette séance ?

L’objectif est de capitaliser les échanges, les expériences partagées et les réponses apportées sous forme de fiches ressources. Une à plusieurs fiches seront produites selon les cas. Elles sont actuellement en relecture auprès des experts associés puisque la résolution de ces cas pratiques est coconstruite avec les personnes ressources. Les participants pourront ensuite se référer, selon leur stade d’avancement et les problématiques rencontrées, aux éléments méthodologiques et aux procédures décrites dans les fiches.

Questions à Amandine Decérier, cheffe de projet Petites villes de demain à Tullins

En tant que cheffe de projet, que vous apportent ces séances du club des centralités de l'Isère ?

De manière générale, je crois que ces séances nous permettent de prendre du recul. Elles nous apportent des éléments de réflexion sur notre démarche, à travers des témoignages et la présentation d’outils par les partenaires. Cela permet de requestionner notre travail, de pouvoir aller plus loin sur certaines thématiques, de recentrer nos missions, etc.. pour être plus efficace. Nous rencontrons presque tous les mêmes problématiques, en revanche, les réponses à apporter doivent être singulières au regard du contexte local, c’est pourquoi le partage d’expériences entre chefs de projet et l’échange avec les partenaires sont très enrichissants.

Avec quels enseignements êtes-vous repartie sur votre commune le 13 juin ?

Le format de l’après-midi du 13 juin autour des cas pratiques était très pertinent. Je crois que c’est tout à fait ce dont nous avons besoin : pouvoir échanger en petits groupes, sur des cas concrets, partager nos expériences et être accompagnés par des professionnels dans nos réflexions. La capitalisation de ces échanges sous la forme de fiches-ressources auxquelles nous pourront nous référer, est également une très bonne idée. J’ai retenu de ces tables rondes, des informations très précises, notamment sur les procédures de péril et l’exercice des pouvoirs de police du Maire pour lutter contre le mal logement. Nous avons malheureusement des cas concrets sur lesquels appliquer ces enseignements... J’ai toujours un encart « idées à creuser » dans mon carnet. Pendant cette séance, j’ai par exemple noté le nom de communes ayant expérimenté des dispositifs tels que « la rue aux écoles » ou encore le concours de vitrine fleurie dans le cadre du permis de végétaliser.

Expliquez-nous ce qui a motivé la commune de Tullins à accueillir une séance du club des centralités ?

C’était à la fois la bonne période et la thématique idéale pour accueillir le Club des centralités. Le Maire souhaitait présenter la manière dont Tullins s’est saisi du dispositif et faire état de son avancement. C’était pour lui l’occasion de montrer que la phase opérationnelle est aujourd’hui appréhendée de manière sereine, parce qu’un cadre réfléchi et concerté a pu être posé au préalable, grâce à PVD. Par ailleurs, Tullins est particulièrement concernée par la thématique du bâti ancien, qu’il s’agisse des enjeux de lutte contre le mal logement (future OPAH-RU), ou bien de réhabilitation qualitative (cahiers de préconisations architecturales et patrimoniales). M. le Maire, les collègues agents ayant participé à cette rencontre et moi-même sommes ravis de cette rencontre.

« L’objectif c’était d’avancer en même temps que les chefs de projets qui sont désormais dans une phase opérationnelle. A nous d’adapter l’animation du club dans cette direction. »

Annelise Curtaud, chargée d’études habitat – foncier à l’Agence

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Le Club des centralités de l'Isère, initié et financé par le Conseil départemental de l’Isère et la DDT 38, est animé par l’Agence d’urbanisme de la région grenobloise afin d’apporter des réponses concrètes aux questionnements auxquels font face les chefs de projets dans la revitalisation des centres-villes et centres bourgs isérois.

Paroles de participants du club des centralités de l'Isère

" Ce que je retiens de ces séances, c'est le temps de convivialité entre personnes qui ont les mêmes problématiques : le partage soulage ! Des échanges qui aident à avancer sur des points pratiques et parfois bloquants de nos dossiers… Des temps de travail utiles pour découvrir ou approfondir des sujets. Lors de la séance de juin, les trois temps ont été fort utiles. Des enseignements à reprendre à partir de mes notes... Autrement dit, si les échanges ne sont pas forcément tous utiles dans le court terme, les travaux permettent de repenser ma façon appréhender les dossiers."

Castore GABBIADINI Service Action Cœur de Ville, Vienne


"C’est l’occasion de développer, d'entretenir mon réseau professionnel en m’accordant le temps d’une rencontre « en présentiel » plutôt que toujours des échanges par mails, téléphone, visio… C’est très intéressant de s’appuyer sur des cas pratiques pour nourrir les échanges et découvrir d’autres réalités que la sienne. Ma prise de fonction depuis seulement un peu plus de trois mois dans le contexte particulier d’élections municipales anticipées ayant entraîné un changement de majorité ne me permet pas encore d’entrevoir une transposition sur mon territoire, toutefois le renouvellement du PLH et de l’OPAH ainsi que le lancement d’une OPAH-RU m’aideront à rendre tout cela concret dans les prochains mois."

Amandine Monnet / Cheffe de projet PVD – ORT, Communauté de communes des Balcons du Dauphiné