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Dynamiques du choix résidentiel et expériences habitantes : enquête sur l'attractivité des centres-bourgs du Pays voironnais

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A contre-courant d'un PLH qui a favorisé ces dernières années les constructions neuves, le Pays voironnais doit désormais intégrer les évolutions récentes du cadre réglementaire et miser sur la rénovation d'une partie de son parc. L'enjeu sur le parc ancien est majeur, notamment dans les centres-bourgs du territoire, menacés par des risques de dévitalisation. Pour adapter son offre dans le cadre de la révision à venir de son PLH, le Pays voironnais a sollicité l'Agence pour un éclairage des choix résidentiels de ses habitants

Les centres-bourgs, des espaces urbains à la croisée des enjeux

Les centres-bourgs présentent souvent un type d’habitat ancien et énergivore qui ne répond pas toujours aux aspirations contemporaines en matière de confort et de fonctionnalité (vétusté, exiguïté, manque de lumière, d’espaces extérieurs), sans compter les problématiques d’accessibilité pour les personnes vieillissantes ou à mobilité réduite. Le parc de logement y est par ailleurs à la fois coûteux, difficile à faire évoluer et à rénover.
Ils doivent pourtant être au cœur des attentions, dans le contexte d'un cadre règlementaire incitant à la sobriété foncière, de plus en plus contraignant, pour lutter contre l'étalement urbain et l'artificialisation des sols.
Dans la perspective d’une révision de son PLH qui intègre ces enjeux, le Pays voironnais a fait appel en 2023 à l'expertise de l'Agence.
Pour comprendre les dynamiques résidentielles spécifiques à ces secteurs, identifier les facteurs et freins à leur attractivité et mettre en évidence les enjeux de cadre de vie et d’habitat, l'Agence a proposé, au-delà des analyses statistiques qui permettent d'observer les grandes tendances, de collecter, sur le terrain, ces informations directement auprès des habitants et professionnels du territoire.

Une méthode qui combine approche qualitative et quantitative

L'Agence a combiné deux approches pour répondre à la demande du Pays voironnais :

  • Une enquête qualitative d'une part, basée sur des entretiens auprès d'un échantillon d'une quarantaine de personnes, habitants et professionnels de l'immobilier, sur deux communes aux profils variés. Cette démarche inductive et transversale, a permis de restituer une fresque des grands facteurs de choix résidentiels exprimés, pour traduire la manière dont se construit la relation avec le territoire dans les centres-bourgs.

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Cadre d'analyse : les déterminants du choix résidentiels

  • Une enquête quantitative par questionnaire d'autre part, diffusé plus largement auprès des habitants de Voiron et Moirans, et relayé par la communauté de communes et les communes sur leurs réseaux sociaux et journaux d’information locale. Sur la base d'un plus grand nombre de répondants (435 réponses reçues), l'objectif de cette approche plus
    généraliste était de pouvoir observer la distribution des opinions d'un point de vue quantitatif.

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Quelques caractéristiques de l'échantillon d'habitants enquêtés

 

A Moirans et Voiron, des centres-bourgs en tension, entre attractivité et dévitalisation

La combinaison de ces approches a permis à l’Agence d’identifier des enseignements-clés concernant l’attractivité des centre-bourgs de Moirans et Voiron :

  • Des cœurs de ville boostés par leur situation privilégiée par rapport à la métropole : leur statut de « villes à taille humaine » au cœur de l’aire d’influence métropolitaine et leur situation privilégiée sur les axes de transport ferroviaire contribuent à en faire une alternative recherchée à la ville-dense, d’autant plus dans un contexte post-covid et de généralisation du télétravail.
  • Des rapports différenciés à la centralité : Voiron bénéficie d’une animation de centre-ville plus autonome et d’un panel plus étendu de fonctions urbaines que Moirans. Son centre-ville est plus investi par les habitants dans les dimensions de la vie quotidienne que celui de Moirans qui présente un caractère plus résidentiel, avec des pratiques resserrées sur l’espace du chez-soi.
  • Un attrait de la maison individuelle périurbaine toujours prégnant mais contrebalancé par des considérations pratiques : si la maison individuelle continue à représenter un idéal d’habitat, qui transparaît dans les priorités opérées dans les choix résidentiels, l’augmentation du coût de l’énergie, les préoccupations environnementales et la recherche de praticité au quotidien tendent à réhabiliter les localisations de centres-bourgs (proximité des services, commerces, équipements, transports en commun, etc.). Par ailleurs, l'habitat collectif revêt une attraction forte pour les séniors.
  • Le « fardeau de l’ancien » : l’approche a confirmé le poids des enjeux de rénovation et d’accessibilité. Une part importante du parc bâti de centre-bourg apparaît en décalage avec les aspirations actuelles, et sa rénovation et sa transformation requièrent des moyens et compétences peu évidentes à prendre en charge par les particuliers.
  • Des effets de contraste entre service rendu et qualité d’expérience : si le niveau d’équipement et de service apparaît globalement apprécié dans les deux localités, l’étude a mis en évidence des enjeux de cadre de vie qui freinent leur attractivité, en particulier l’emprise excessive de la voiture sur l’espace public et une qualité d’expérience piétonne et cycliste amoindrie par un déficit d’aménagements spécifiques.

Ces éléments ont été présentés en atelier PLH en fin d’année 2023 et mis en regard d’approches quantitatives apportées par l’étude de la vacance et l’analyse des dynamiques du marché immobilier.