LE PREMIER FORUM DU RARRE S’EST TENU LE 6 FÉVRIER 2024

50 élus et directeurs rassemblés autour du RARRe à la Casemate (CCSTI)

Pour une première édition, c’est une réussite, qui vient couronner l’important travail des équipes mobilisées au sein de l’Agence d’urbanisme et parmi les partenaires de l’Atelier des Futurs*, mais surtout, qui atteste de l’intérêt des acteurs publics pour un sujet qu’ils et elles ne peuvent plus ignorer : celui des risques et vulnérabilités systémiques qui affectent déjà, ou en toute probabilité vont affecter, notre territoire à plus ou moins court terme. Par systémique, il faut entendre une approche globale des risques, dans toutes leurs dimensions et leurs interactions : du climat à la cohésion sociale en passant la capacité d’action et de transformation, la disponibilité des ressources, les besoins sociaux, etc. Soit in fine 6 grandes familles de 44 risques et vulnérabilités explorés aussi finement que possible, à travers une étude documentaire et une enquête.

[Les participants ont reçu une mallette comprenant : la charte de l’Atelier des Futurs ; le « poster » du RARRe ; et surtout, les 6 livrets risques donnant, sous forme de fiches, une photographie de l’état des 44 risques et vulnérabilités identifiés pour l’aire grenobloise. Merci à Grenoble-Alpes Métropole qui a assuré leur impression.]

Tout ce qui est RARRe nous est cher : un forum convivial et instructif, en 4 temps

UNE EXPOSITION IMMERSIVE

Les invité·e·s étaient reçus à partir de 17 h et accueillis par les membres de l’Atelier des Futurs autour de l’exposition consacrée aux familles de risques. Dans la galerie de la Casemate, six alcôves abritaient chacune un panneau de présentation des risques identifiés dans la famille correspondante, un panneau comportant des extraits de la presse locale attestant de la prégnance de ces risques sur notre territoire, des petits panneaux « chiffres clés » ou « le saviez-vous ? » ainsi que des vidéos amenant le public à s’acculturer au sujet. À noter que cette exposition sera à nouveau accueillie à la Plateforme, place de Verdun à Grenoble du 13 mars au 4 mai, avant de reprendre place à la Casemate jusqu’à la fin juin.

[Les communes ou structures qui souhaiteraient accueillir l’exposition du RARRe sont invitées à contacter l’Agence qui pourra la leur mettre à disposition.]

UNE INTRO « SURJOUÉE » POUR APPRÉHENDER LE SUJET SANS PEUR ET SANS TABOU

Sous forme d’un dialogue rétrospectif, Frédéric Pontoire, directeur général de l’Agence, et Gabriel Jourdan, chargé d’études, ont invité les participants à remonter aux racines du projet, né de la volonté de « faire de la prospective autrement » et surtout « avec les autres ». Ils ont alors été rejoints par les membres du groupe technique, issus des structures partenaires*, qui ont chacun pu s’exprimer sur leur motivation à intégrer le collectif de l’Atelier des Futurs et à participer à l’aventure du RARRe, née de l’idée de décliner localement la méthode de Davos. Frédéric Pontoire a présenté cette méthode mise en œuvre depuis 2022, avant de céder la parole à Bruno Cattin, président de l’Agence, et à Corine Lemariey, présidente de Territoire de Sciences. Les deux élus ont ouvert la séance en faisant connaître leur appétit pour le sujet, la nécessité de l’aborder dans une visée responsable et positive, et tout l’intérêt d’échanger, de partager questionnements et expériences, entre pairs.

[Partenaire de l’Atelier des Futurs, dans le cadre de la première édition de son événement NoS FuturS, Territoire de Sciences a mis à disposition du Forum les locaux de la Casemate et sa régie technique qui a réalisé la captation vidéo.]

UN QUIZZ POUR DÉCOUVRIR LES PRINCIPAUX RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE

Cette séquence aussi ludique qu’instructive a été menée par Lucas Jouny et Ronan Antoine, tous deux chargés d’études à l’Agence et responsables de l’organisation et de l’analyse de l’enquête réalisée en 2023 auprès de 4 panels (habitants, élus, chefs d’entreprise, conseils de développement). Cette enquête avait pour objectif de confronter la liste objectivée des risques et vulnérabilités aux représentations des acteurs : à la fois pour mesurer les écarts dans la prise de conscience, faire émerger les points d’inquiétude et appréhender la perception de l’action publique. Un quizz a été proposé aux participants, à partir de morceaux choisis parmi les résultats les plus signifiants. Les élus ont joué le jeu, trouvant la plupart du temps la bonne réponse tout en se faisant surprendre parfois. Il était intéressant de comparer les représentations des élus avec celles de leurs habitants : leur intérêt était doublé.

[Le panel habitants a été mis à disposition par Grenoble École de Management (GEM), un panel de recherche métropolitain constitué par Fiona Ottaviani, cotitulaire de la chaire “Territoires en transition”.]

"En préparant les questions du quizz, dont chaque réponse devait apporter des éclairages sur nos principales conclusions, nous nous sommes amusés à anticiper les votes des élus participants. Globalement nous avions vu juste, à l'exception de la question 6, portant sur le nombre de risques pour lesquels les habitants considèrent qu'une action locale est possible : les élus ont été surpris de constater que la grande majorité des risques pouvait faire l'objet d'action locale, d'après la perception habitante. Un puissant moteur pour l'action !"

Lucas Jouny, chargé d'études cohésion sociale et populations

UN ATELIER-APERO POUR ÉCHANGER ET ENVISAGER LA SUITE

Étonnés ? Inquiets ? Rassurés ? Pas d’accord ? Désireux d’en savoir plus ?... Après « l’épreuve » du Quizz, le moment était venu pour les élus de prendre la parole pour ensemble, s’interroger, se projeter, discuter, argumenter… Par tablées de huit, devant un verre, les échanges ont été plus que nourris, attestant du fort besoin d’aborder librement ces sujets sensibles et de confronter les points de vue. Puis les élus, désormais convaincus par la démarche RARRe, se sont attachés à exprimer leur quête d’utilité : comment s'en emparer pour transformer l'action publique et la rendre plus résiliente ? Ils souhaitent rester informés, voire formés, disposer de boîtes à outils facile d’usage pour sensibiliser habitants et acteurs, engager des actions. Les partenaires techniques de l’Atelier des Futurs vont rapidement faire l’analyse des attentes exprimées pour apporter des réponses et des améliorations dans le cadre de la V2 du RARRe qui s’engage, à horizon 2025.

[Les échanges ont pu se prolonger autour d’un buffet offert par la Ville de Grenoble, également partenaire.]

« Parmi les enseignements du Forum, je dirais que le RARRe a été compris à trois niveaux : il est à la fois perçu comme un outil de connaissance pour les acteurs publics de notre territoire ; un outil d’aide à la décision publique ; et enfin, un outil de sensibilisation et de mobilisation. C’est une belle reconnaissance de notre travail qui a un peu démarré sous forme de pari. On savait la complexité du sujet et ses sensibilités… Évidemment la marge de progression est énorme. Nous sommes attendus sur des points d’amélioration, comme augmenter la représentativité de l’enquête ; approfondir l’objectivation des risques ; outiller les acteurs, en créant par ex. une boîte à outils pour la résilience et l’atténuation des vulnérabilités ; accompagner une communication ad hoc… La V2 du RARRe qui s’engage va s’attacher à les prendre en considération. »

Gabriel Jourdan, chargé d'études Territoires

*Les partenaires de la démarche