Comprendre la dynamique démographique communale pour objectiver la productions de logements

La construction de logement est nécessaire mais plus suffisante pour gagner des habitants

Comprendre l’interaction entre l’évolution de la population et l’évolution de l’habitat est une préoccupation partagée par de nombreux élus qui constatent que, malgré un effort de production de logements, l’effet démographique sur leur territoire est relativement limité. Les nouveaux logements amènent certes de nouveaux ménages (souvent plus petits qu’escomptés). Mais dans le même temps, la population diminue au sein du parc ancien, largement majoritaire dans les communes urbaines, du fait de la baisse de la taille des ménages, du vieillissement, de la progression des logements vacants dans le parc ancien peu qualitatif. Le parc neuf qui répond mieux aux nouvelles attentes contribue d’ailleurs par comparaison à dévaloriser le parc ancien, ce qui accentue la vacance. Aujourd’hui il ne suffit plus de construire pour gagner des habitants : il faut aussi une politique forte de requalification et d’attractivité du parc existant, des tissus anciens, de revitalisation des cœurs de bourg.

Tendances démographiques, flux et marchés résidentiels, sont les composantes de l'étude qui vient nourrir la politique de la commune de Saint-Martin-d'Hères en matière d’habitat, d’attractivité et de cadre de vie.

Questions à David Queiros, maire de Saint-Martin-d'Hères

Pourquoi cette étude Peuplement et Habitat avec l’Agence ?
Le point de départ était la question de l’évolution de la population à Saint-Martin-d’Hères. On souhaitait comprendre les raisons de sa stagnation ces dix dernières années malgré des dynamiques de production de logements. Nous n’avions pas fait d’étude de population depuis 2012 et à mi-mandat, c’était le bon moment pour nous projeter sur la suite avec des objectifs et des priorités en matière programmatique. Il nous fallait nous approprier un certain nombre d’indicateurs pour veiller à ne pas rester sur des impressions et aussi, pour se comparer à l’évolution métropolitaine. On s’est donc rapproché de l’Agence qui a les compétences pour ce type d’étude et qui connaît bien la métropole. Elle a également analysé les tendances nationales dans les métropoles comparables. Notre relation de proximité a facilité la coproduction avec nos services.

Quels enseignements retenus ?
L’étude a souligné le poids relativement important du public des étudiants ainsi que la tendance marquée des familles monoparentales. On a pris conscience que la production de logements a un impact modéré sur les évolutions de population. En effet, même si la production neuve amène des nouveaux ménages (plus petits qu’avant), cela ne compense pas la baisse de la taille des ménages dans le parc existant, liée au vieillissement.

Quels impacts sur la politique communale ?
Bénéficier de cette matière pour participer à la construction du prochain Programme local de l’habitat (PLH 2025-2030) est essentiel pour réinterroger le volume de logements produit. Au regard de nos équipements publics (comme les écoles) on ambitionne de maintenir le même niveau de population. Ce qui signifie soigner notre image. C’est pourquoi avec le PLH, on souhaite aborder la question du cadre de vie et de l’attractivité de nos quartiers sachant qu’on est investi dans des démarches « cœurs de ville, cœurs de métropole ». Pour conserver une attractivité, il nous faut aussi veiller à ce que le parc de logements et de copropriétés soit de qualité. D’où l’intérêt de poursuivre les opérations programmées d’amélioration de l’habitat, et d’avoir une communication adaptée auprès des habitants, mais aussi des étudiants pour une poursuite du parcours résidentiel sur la commune.

ITW réalisée en avril 2023.