Le Cours de l’Europe : laboratoire d’une scène de débat sur un territoire complexe
Publié le
L’Agence a été sollicitée dans le cadre d’une étude de préprogrammation portant sur la transformation en boulevard urbain du Cours de l’Europe qui traverse d’Est en Ouest le projet GrandAlpe. Un projet complexe s’il en est, du fait de la diversité des enjeux et des maîtres d’ouvrage. Pour parvenir à une mise en dialogue et en projet efficace, l’Agence a mobilisé trois méthodes complémentaires.
Le Cours de l’Europe : laboratoire d’une scène de débat sur un territoire complexe
Comment faire dialoguer des visions différentes d’acteurs sur un même territoire vaste et complexe ?
Tel était l’objectif d’une étude de préprogrammation portant sur le Cours de l’Europe qui traverse d’Est en Ouest le projet urbain GrandAlpe. Actuellement, le Cours de l’Europe est une infrastructure routière conçue comme une voie fonctionnelle, le projet vise à la transformer en boulevard urbain.
Ce type de terrain comme les infrastructures routières, mais aussi les zones économiques ou les corridors commerciaux ont deux particularités. La première est de croiser de nombreux enjeux comme la mobilité avec une diversité de flux, la biodiversité avec une trame verte réduite, morcelée et peu fonctionnelle, la multiplication de lieux de vie privés et publics à l’intérieur des bâtiments, etc. La deuxième particularité est la diversité de maîtrises d’ouvrage dû à leur situation (terrain traversant plusieurs communes) et à leurs fonctions.
Au regard de ces particularités, les études sur des territoires complexes doivent reposer sur des méthodes qui allient :
- Une capitalisation et une analyse de données historiques, actuelles et prospectives,
- Un diagnostic du territoire à l’échelle individuelle (méso) et à l’échelle macro (métropolitaine),
- Une prise de conscience des caractéristiques du territoire sur le terrain et des temps en salle,
- Une mobilisation collective des différents acteurs et des appropriations individuelles.
Trois méthodes mises en œuvre
Pour répondre à ces enjeux, le choix s’est orienté vers trois méthodes réalisées successivement :
- 1) L’arpentage avec l’ensemble des acteurs permet de vérifier l’état des lieux actuel. Lors de cette marche et en s’appuyant sur un carnet de cartes, les personnes peuvent observer, percevoir les nuisances sonores, olfactives et d’ensoleillement, mais aussi identifier les différentes aménités et qualités des lieux (perspective, aménagement spontané, surface capable…). Tous les échanges entre les participants ont été enregistrés, retranscrits et ont servi à identifier les données à mobiliser et les problématiques à croiser.
- 2) Une « carte bâche » à l’échelle 1/5000ème. Cette vue aérienne de 3m x 3m représente le projet urbain à l’échelle métropolitaine. Cette carte permet aux différents acteurs de se réunir autour, de contextualiser le terrain étudié et de l’annoter.
- 3) Une carte de recollement des projets à l’échelle 1/500ème zoome sur le terrain d’étude et sur ses abords. Cette carte est accompagnée de fiches décrivant la programmation et le calendrier des projets en cours et en devenir situés autour du territoire complexe. Cette carte permet d’impliquer les différents acteurs et de mettre en situation les parties prenantes du territoire complexe.
Des bénéfices multiples résultent de ces méthodes complémentaires
- Animer et fédérer les élus de la métropole et des communes, leurs services et les partenaires,
- Projeter une vision globale et commune de l’existant,
- Partager les préprogrammes.
Dans le cadre de l’étude sur le Cours de l’Europe et grâce à cette méthode, l’Agence a pu produire des orientations programmatiques que Grenoble-Alpes Métropole pourra intégrer dans son cahier des charges pour désigner un programmiste. Celui-ci définira la programmation paysagère et d’usages du Cours de l’Europe en vue de désigner un maître d’œuvre en 2025. Ce calendrier nécessite ainsi de coordonner les visions en amont.