Club des centralités : commerces et animation, enjeu majeur pour les centres-villes

Vacance commerciale, maîtrise foncière, réseau d’accompagnement, outils de diagnostic et programmation commerciale, tiers-lieux et rôle des habitants... Autant d’enjeux, de situations, de questionnements soulevés et approfondis par les 25 membres présents, avec les interventions d’experts et les retours d’expérience. Cette séance du 13 octobre conclut une année 2022 réussie pour le fonctionnement du club local des centralités de l’Isère.

Les interventions

Christian Bolla de la CCI Nord-Isère est intervenu sur les nouvelles formes de vente et les nouvelles pratiques avec notamment l’identification des leviers pour les collectivités.

Thibault Berlingen de Villages vivants (foncière rurale, coopérative et solidaire) a présenté des retours d'expérience et des solutions concrètes dans le champ de l’économie sociale et solidaire. Il a souligné la place des acteurs de l'économie sociale et solidaire dans les projets économiques réinvestissant les centres-villes/bourgs, ainsi que les modalités d'intervention sur l'immobilier (en particulier pour soutenir les activités économiques) de la part des collectivités (ou via des montages public/privé innovants).

Catherine Coste, co-fondatrice du projet La Bonne Fabrique au Sappey-en-Chartreuse, a témoigné sur le processus de création et l’impact du tiers-lieu sur la vie locale. La Bonne Fabrique, née de la réflexion d’un collectif d’habitants sur les conditions du « bien vivre ensemble », rassemble plusieurs activités : brasserie, ateliers, coworking et jardin partagé. Ouvert en 2016 grâce à la mise à disposition d’un bâtiment communal en plein centre du village, la Bonne Fabrique est une association gérée par un conseil d’administration qui rassemble des usagers des différents espaces. Leur Leitmotiv : “faire ensemble”. Les échanges ont insisté sur la présence d’un groupe d’habitants porteur comme condition de réussite. Lieu d’animation, lieu facilitateur, la Bonne Fabrique crée des ponts entre « néoruraux » et anciens du village.

Julien Clémenti, de l’Agence d’urbanisme est intervenu sur la palette d’outils à disposition des communes pour mieux connaître leur tissu et définir des stratégies commerciales, avec une présentation incluant à la fois des méthodes à déployer en interne avec de faibles moyens et des expertises plus poussées nécessitant la mobilisation d'un bureau d’étude externe ou de l’Agence. Diagnostic, étude de marché et scénarios de programmation composent les trois étapes majeures. Il a illustré son propos avec des études réalisées par l’Agence à La Mure, Vif et Le Pont-de-Claix.

Le club local des centralités de l’Isère, s’est réuni la première fois en octobre 2021. Depuis, une année de fonctionnement s’est écoulée, riche en échanges et thématiques travaillées : habitat, participation des habitants, mobilités, stationnement et espaces publics, commerces et animation.

Questions à Florent SION, chargé d’études Territoires / Patrimoine

5 séances, une vingtaine de communes participantes, quels sont les points marquants de cette première période de fonctionnement ?

Le Club des centralités a pour vocation d’être un lieu de partages, d’échanges, de mutualisation... à travers des ateliers et journées pratiques sur le terrain, ouverts à toutes les communes engagées dans une démarche de revitalisation. Les chefs de projet ont besoin de voir ce qui se fait ailleurs, de s’inspirer de démarches abouties, des démarches qui ont donné des résultats. Ces moments sont précieux pour que les intervenants sur les centralités s’enrichissent mutuellement. La participation a été forte à chaque séance, malgré les calendriers chargés, les déplacements induits… ce qui montre l’intérêt de toutes et tous pour ces temps de partage d’expériences.

Animer le club des centralités, quelle a été l’approche Agence pour endosser ce rôle ?

Par son expertise, et ses réseaux, l'Agence a l’habitude de jouer un rôle-clé d'animation et de coordination entre les acteurs, qu'ils soient politiques, techniques ou universitaires. Dans le cas du club des centralités, nous avons d’abord sondé les chefs de projet afin de bien cerner leurs attentes, puis définir, avec les partenaires (CD38 et Etat), les sujets qui seraient traités. Nous nous sommes ensuite appuyés sur notre réseau et nos connaissances des territoires et des projets afin de convier les interlocuteurs ad hoc à partager leurs expériences selon la thématique choisie. Chaque intervenant s’est révélé très pertinent, si l’on en juge les réactions des participants et les échanges suscités. Les communes (Saint-Marcellin, Mens, Voiron, Pont-de-Beauvoisin) ont joué le jeu en nous accueillant, avec la mise à disposition d’une salle adaptée et un accueil très chaleureux.

Quelles sont les attentes des communes participantes pour la suite ?

Il y a une forte attente des territoires pour la poursuite de cette démarche, d’autant plus que les projets commencent à entrer dans une phase très opérationnelle, avec des questions concrètes qui vont se poser aux chefs de projets.
Dans le cadre de l’accompagnement de la ville de Vizille sur le projet de sa centralité, nous avons récemment emmené une délégation d’élus et de services à Sisteron, commune dont l’action sur ces problématiques est particulièrement inspirante. Cette journée riche en échanges a permis aux élus vizillois de reprendre espoir, de voir que la transformation d’un centre-ville est possible…
Ce récent exemple nous ouvre des pistes pour l’année prochaine : ouvrir aux élus, sortir du département, organiser des journées entières et aussi, aborder d’autres sujets importants pour les centres-villes et centres-bourgs : la santé, les patrimoines, les aménagements temporaires… Enfin une journée régionale est en projet dans le cadre du club régional de la revitalisation d’urbA4 avec un format associant visite et forum. A suivre…