ÉcoQuartiers : l’Agence évalue les opérations d’aménagement de trois quartiers grenoblois
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L’Agence développe son expertise pour accompagner les communes dans leurs projets d’aménagements durables. Illustration de la démarche d’évaluation ÉcoQuartier pour la Ville de Grenoble.
ÉcoQuartiers : l’Agence évalue les opérations d’aménagement de trois quartiers grenoblois
Depuis de nombreuses années, la Ville de Grenoble s'est inscrite dans une démarche de développement urbain durable et mène une politique ambitieuse en termes de transition sur les projets d’aménagement. Après avoir été labellisée « 1er Écoquartier de France » pour la ZAC de Bonne en 2009, puis avoir labellisé « ÉcoQuartier » les opérations Bouchayer Viallet (en 2013) et Blanche Monier (2014), la Ville a souhaité un accompagnement de l’Agence pour structurer et homogénéiser la prise en compte de l’urbanisme durable dans ses opérations d’aménagement, autour des piliers de la charte ÉcoQuartier.
Une démarche d’amélioration continue
En 2020, l’Agence a été missionnée pour déployer une démarche d’amélioration continue de trois opérations réalisées à Grenoble ces dernières années : les écoquartiers Bouchayer Viallet, Blanche Monier et l’écocité Presqu’île-Cambridge.
Construite autour des vingt engagements de la charte nationale des ÉcoQuartiers, l’évaluation porte à la fois sur les démarches et processus participatifs, le cadre de vie, les usages et pratiques urbaines, le développement territorial et les impacts environnementaux et de santé. Elle donne des éléments d’aide à la décision pour orienter la gestion du quartier ou réajuster certains aménagements face à de nouveaux enjeux : végétalisation renforcée pour lutter contre les chaleurs urbaines, prise en compte de l’évolution des pratiques cyclables, accompagnement de la mixité sociale, etc. Il s’agit aussi d’appréhender l’effet levier des pratiques développées dans un quartier sur l’évolution de la gestion urbaine.Habitat, commerce, économie, mobilité, environnement, espace public, patrimoine, urbanisme, paysage, architecture… Les thématiques étant multiples, de nombreux chargés d’études de l’Agence ont été impliqués dans la construction d’une plateforme d’indicateurs d’évaluation. Certains d’entre eux seront suivis dans le temps, au fil des évolutions des quartiers.
Cette méthodologie a permis d’échanger avec les élus et partenaires et d’envisager des pistes de réflexion.
En 2021, l’Agence poursuit la démarche d’évaluation à travers trois axes :
- travail complémentaire sur les aspects de la santé et de la biodiversité,
- partage de cette évaluation avec les élus,
- conduite d’approches qualitatives auprès des habitants, des usagers, des gestionnaires.
« Ce projet a permis de réunir les acteurs autour de la table : la Ville, la Métropole, les SEM Innovia/Sages, de prendre le temps d’échanger pour évaluer les opérations, faire un état des lieux des quartiers… et d’imaginer des pistes de réflexion selon les critères et la méthodologie fournis par l’Agence. Cette trame de lecture, au-delà de la labellisation, se veut fonder tout projet d’aménagement urbain durable, intégrant des dimensions élargies qui ne se limitent pas à l’urbanisme et à l’architecture. La notion de quartier va au-delà de l’habitat. On construit et on aménage un quartier à multiples usages : commerce, mobilités, transitions numériques… qui intègrent des notions de solidarité, de santé, de patrimoine, d’environnement et de climat.»
Noémie Bénézeth, Chargée d’études territoires, Architecte urbaniste OPQU
L’évaluation qualitative : le recueil de la parole des usagers
Le protocole d’évaluation qualitative propose, dans le cadre de l’étape 4 « ÉcoQuartier confirmé », un recueil de la parole auprès de trois publics-cibles : habitants, concepteurs et gestionnaires du quartier. Il s’agit de poursuivre leur implication dans la gestion urbaine, d’avoir leur retour régulier sur la vie du quartier, les usages, les éventuels dysfonctionnements à réajuster (conflits d’usages, appropriation difficile de certains espaces ou dispositifs, etc.).
La méthodologie envisagée peut reposer à la fois sur des entretiens, des focus-groups avec des gestionnaires, des micro-trottoirs avec des usagers, une enquête auprès des habitants. Elle pourrait s’appuyer sur un partenariat avec l’université.
Focus sur deux écoquartiers grenoblois
L’AGENCE DÉVELOPPE SON EXPERTISE POUR ACCOMPAGNER LES COMMUNES
En complément des travaux conduits pour la Ville de Grenoble, l’Agence renforce son expertise écoquartier pour accompagner le développement de nouveaux projets. Elle participe à la commission régionale de labellisation des ÉcoQuartiers, avec les services de l’État et des réseaux d’experts (CAUE, SEM…). Elle a participé dans ce cadre à des expertises de projets régionaux : la requalification du site industriel Novacieries à Saint-Chamond (42) en 2019 et l’écoquartier de l’Étoile à Annemasse (74) en 2020.
« Se lancer dans la labellisation écoquartier, c’est se donner une consigne exigeante et mobilisatrice pour l’ensemble des parties prenantes d’un projet, sur les aspects environnementaux mais aussi sur le volet de la concertation, de la co-construction. Cela peut être un levier de dynamisation et de changement d’image pour des sites peu valorisés, et contribuer à tirer vers le haut les pratiques d’urbanisme d’une collectivité. Même si tous les porteurs de projets ne vont pas jusqu’à la labellisation, nous avons à cœur de promouvoir les approches écoquartiers auprès des communes, dans l’élaboration de leurs futurs projets d’aménagements.”
Emmanuel Boulanger, responsable Fabrique du cadre de vie à l’Agence
La labellisation ÉcoQuartier, une démarche continue
La parole à
« Le dérèglement climatique fait peser des incertitudes de plus en plus fortes sur l’espace urbain. Les villes et métropoles ont une responsabilité sociale et écologique, en limitant notamment l’étalement urbain, en privilégiant les formes d’habitat collectif, en mettant en commun les services (transport, services d’alimentation, équipements publics…)… Les écoquartiers de Grenoble sont une traduction de cette meilleure prise en compte des besoins des habitants, et notamment des populations les plus vulnérables qui n’ont pas les moyens de choisir et de se préserver de formes d’urbanisation historiques parfois inadaptées.
L’Agence, à travers son expertise et sa connaissance de territoires voisins, nous a permis de mettre en place une méthodologie d’évaluation cadrée des écoquartiers existants et à venir. La labellisation nous invite à élever notre niveau d’exigence et penser l’urbanisme à long terme, sur 10, 20, 30 ans en intégrant dans les projets d’aménagements ce qui fait l’habitabilité d’une ville : le logement, la santé, la mobilité, la vie collective… »