Une thèse co-portée, partie prenante de Popsu Métropoles

Grenoble-Alpes Métropole et l’EP SCoT de la Grande Région de Grenoble sont partenaires de la thèse de Yatina Calixte accueillie par l’Agence d’urbanisme de la région grenobloise. Elle s’inscrit dans le programme de recherche national Popsu Métropoles coordonné par l’agence interministérielle PUCA (Plan Urbanisme Construction Architecture) et contribue au réseau 1000 doctorants pour les territoires.

Pour l’agence grenobloise, c’est une première. Ce projet est révélateur du resserrement de ses liens avec l’Université, notamment autour de son Conseil scientifique et de Grand A, son projet éditorial et événementiel, donnant lieu à de nombreux ateliers et débats communs. Ces liens, qui rapprochent également l’Université de son territoire, sont essentiels dans l’actuel contexte de mutations, incitant à mutualiser les études et observations au service d’une meilleure compréhension des phénomènes à l’œuvre, notamment le fonctionnement du système économique de l’aire grenobloise.

Le projet de thèse Cifre (Conventions Industrielles de Formation par la Recherche) de Yatina Calixte, accueilli par l’Agence d’urbanisme de la région grenobloise, a été accepté par le laboratoire de sciences sociales Pacte (unité mixte de recherche du CNRS, de l’Université Grenoble Alpes et de Sciences Po Grenoble) et par l’École doctorale des Sciences de l’Homme, du Politique et du Territoire (SHPT). Déposé auprès de l’Association nationale de la recherche et de la technologie (ANRT) en mai 2020, il a été expertisé par des pairs avant d’être notifié en octobre.

Le sujet : la résilience économique des systèmes urbains au prisme des enjeux environnementaux

Face aux enjeux globaux - environnementaux, économiques, sociaux et désormais, sanitaires - les territoires doivent s’adapter sans cesse et faire face à de multiples crises successives. Des crises qui n’ont pas les mêmes impacts partout, révélant des capacités de résilience différenciées selon les territoires. D’un point de vue économique, la région grenobloise a, par exemple, été fortement impactée par la crise économique de 2008 (cf. l’étude de Magali Talandier, 2018 commandée par l’Agence), mettant alors en évidence les limites du modèle de développement technopolitain historique. Ces analyses montrent à quel point la résilience des systèmes économiques urbains ne peut s’appréhender à travers la seule lecture du système productif, mais doit également intégrer les enjeux résidentiels et touristiques, autant que publics, sociaux et sanitaires.

Or, dans la littérature scientifique, la résilience économique se réfère le plus souvent à des processus productifs, oubliant dès lors les autres fonctions du territoire. Par ailleurs, les facteurs de résilience mis en évidence concernent essentiellement des leviers socioéconomiques. Dans un contexte de transition écologique et dans une visée prospective, les facteurs environnementaux doivent également être considérés.

La thèse de Yatina vise à éclairer ces deux facettes des processus de résilience économique des systèmes urbains à savoir : appréhender l’ensemble des dynamiques et intégrer les enjeux environnementaux.

“ Quelle capacité de résilience économique ont les métropoles face aux enjeux de la transition écologique ? Comment anticiper les risques, pour adopter un nouveau modèle économique ? Ces questions, posées par l’Agence et ses partenaires, sont au cœur d’enjeux opérationnels et stratégiques pour les collectivités locales, pour les urbanistes et les aménageurs ” affirme Magali Talandier, directrice de thèse

Une méthodologie hybride

Une méthodologie mixte sera mobilisée, combinant une approche quantitative et qualitative. Un premier volet permettra d’analyser et comparer les impacts de la crise économique de 2008 et de la crise du coronavirus en 2019, à l'échelle nationale (à la maille des zones d’emploi) voire européenne. Puis un second volet conduira à approfondir la question des enjeux environnementaux, à l’échelle de la région grenobloise, auprès d'un panel d’établissements jugés structurants pour l’économie de chacun des territoires qui la constituent.
Au fil de la thèse, des workshops participatifs seront organisés avec les acteurs locaux (privés et publics) pour éclairer et alimenter les investigations.

Deux missions simultanées sont engagées :

• La bibliographie sur les concepts de résilience, notamment économique et urbaine, et de métabolisme territorial, pour définir la résilience des systèmes économiques urbains puis constituer la méthodologie de la thèse.
• La réflexion sur les critères d'entreprises structurantes pour l’économie de la région grenobloise et l’acquisition des bases de données nécessaires, afin d’identifier le panel d’entreprises à analyser selon une méthode spécifique.

Un premier article co-écrit par Magali Talandier et Yatina Calixte intitulé « Résilience économique et disparité territoriale. Quelles leçons retenir de la crise de 2008 ? » sera publié dans la Revue d'Économie régionale et urbaine courant 2021. Il est d’ores et déjà disponible sur Cairn et en prépublication sur ResearchGate.