Observation et prospective | L. Chilotti et P. Lavoillote, chargés d'observation au Département de l'Isère et Grenoble-Alpes Métropole
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A l'approche historique de l'observation succède aujourd'hui une vision systémique interrogeant chaque problématique de manière transversale... Interviews des chargés d'observation au département de l'isère et à la Métropole.
Interview croisée
Les questions d’observation et de prospective sont-elles déterminantes dans le contexte actuel ?
LC - Au service des décideurs, l’observation et la prospective sont des outils qui permettent d’orienter les actions menées et d’alerter sur les tendances à venir. Le contexte actuel, marqué par une raréfaction des ressources, renforce la pertinence de l’utilisation de ces outils. À l’approche historique de l’observation, souvent limitée par un cloisonnement thématique et des rendus très « macro », succède aujourd’hui une vision systémique interrogeant chaque problématique observée de manière transversale. Cette nouvelle manière de faire témoigne de la volonté de mieux rendre compte de la complexité du réel.
PL - C’est exactement cela. Aider à la décision dans un monde de plus en plus complexe et avec moins de moyens : on essaie de rationaliser ces décisions en prenant en compte le plus de paramètres possibles. Il nous faut objectiver, être de plus en plus pointus, sortir des biais statistiques, pour passer de la représentation au réel, ce que l’on essaye de faire avec nos Quiz lors des Rencontres de l’OBS’y. Cela vaut tant pour les élus que pour les techniciens. Et sortir des sentiers battus aussi, c’est ce que l’on recherche avec Ibest.
En quoi l’Agence est-elle une ressource locale incontournable pour vous ?
LC - L’observation et la prospective continuent d’alimenter les schémas, plans et autres documents stratégiques du territoire. Mais leur utilisation transcende aujourd’hui ces objectifs en nourrissant des enjeux plus opérationnels. L’observation se veut au service de l’action, au sein d’une dynamique de plus en plus locale, transversale, multifactorielle et partenariale.
Une connaissance toujours plus fine du territoire est éminemment nécessaire et l’Agence d’urbanisme tient un rôle stratégique pour l’ensemble de ses partenaires. La mise à disposition d’outils innovants comme « Vos territoires à la carte » et de ressources documentaires permet à chacun de gagner un temps précieux. Son expertise technique et méthodologique assure à ses commanditaires des rendus de grande qualité.
Enfin, le panel de thématiques qu’elle couvre, ainsi que sa position centrale dans les systèmes d’observation locaux et nationaux, lui permettent d’enrichir les connaissances et travaux de chacun et d’être au service de l’intelligence collective.
PL – J’ajouterais « sur ce territoire, et avec cette agence-là », car ce n’est pas forcément le cas partout et chez nous l’alchimie fonctionne plutôt bien. On se sent entre collègues. Nos équipes observation à l’Agence et à la Métropole forme un bloc soudé. Un exemple significatif : nous avons participé ensemble au groupe de travail national Métroscope/Observ’Agglo. Cela a créé l’étonnement car rares sont les territoires à présenter des équipes communes. L’Agence nous apporte des éclairages de contexte, et sur des sujets nouveaux comme la santé. Même si ce n’est pas une science exacte, on a énormément besoin de ses projections démographiques. À travers l’élaboration du Projet Métropolitain, l’Agence nous a aussi aidé à nous poser des questions, à investir de nouveaux sujets, par exemple au sein du groupe de travail sur les inégalités qui a révélé un fort besoin d’observation sociale. C’est une source d’analyse complémentaire indispensable. Cela s’est vérifié dans la démarche Ibest, avec l’apport de traitements croisés en temps réel. Enfin, l’Agence est vraiment le bras armé de l’OBS’ y en matière de données, d’analyses et de représentation cartographique. A fortiori sur le BaroMétro. Elle nous donne accès au réseau Fnau et à ses bases de données, ce qui nous ouvre le regard sur les autres métropoles.