ORT, CENTRES-BOURGS, PETITES VILLES DE DEMAIN : L'AGENCE SE RAPPROCHE DES COMMUNES

AURG
Après le « tunnel » des PLUi, l’Agence se rapproche des communes et des intercommunalités pour la mise en projets.
Questions à Florent Sion, Olga Braoudakis, Colombe Buévoz, Olivier Bontemps, Chargés d’études à l'Agence.

CONCRÈTEMENT, CELA CONSISTE EN QUOI ?

La suite logique de l’élaboration des PLUi réside dans leur mise en oeuvre, à travers les projets portés sur les territoires. L’Agence s’est structurée pour répondre aux sollicitations des collectivités qui, une fois les outils réglementaires et de planification mis en place, se lancent dans la concrétisation de leurs ambitions. Elle se pose en médiatrice et traductrice, propose des outils pédagogiques ciblés, des inventaires des sites de projets, des bases de données….

Tout ce qui peut favoriser la « prise en main opérationnelle » du document par les communes et les parties prenantes. Il faut aussi intégrer les évolutions liées à la vie de ces projets et aux ambitions des nouvelles équipes municipales. C’est ce que fait l’Agence en travaillant sur les modifications des PLUi qui prennent en compte l’avancée des réflexions. 

Revitaliser les centres-villes, rénover l’habitat, redynamiser les commerces... Comment l’ORT peut-elle être vecteur de projet partagé ? Avez-vous des exemples ?

Véritable « assembleur », l’ORT permet la mise en cohérence des politiques sectorielles (habitat, équipements, commerces, espaces publics, patrimoines, santé…) et fait travailler ensemble de nombreux acteurs, dont l’État, le Département, mais aussi des partenaires privés. L’enjeu est d’aborder les problématiques des centres-villes dans leur globalité, dans une vision à long terme et non plus au gré des opportunités. En mettant autour de la table et de façon structurée (comité de pilotage inscrit dans la durée) les parties prenantes de la revitalisation des centralités, les ORT veulent faire émerger de nouvelles pratiques, plus concertées. Complexes, les centralités présentent des problématiques propres que des approches sectorielles en silo ne suffisent pas à traiter. On ne peut pas aborder la question des rez-de-chaussée commerciaux sans parler praticabilité des espaces publics, conditions d’accès au centre-ville, valorisation de l’image de la ville à travers son patrimoine, rôle des équipements, réhabilitation de l’habitat, etc.

Dans le Grésivaudan (Crolles, Pontcharra et Villard-Bonnot), l’Agence aide l’intercommunalité à élaborer et déployer son plan d’actions : par la hiérarchisation et l’écriture des premières fiches-actions et une assistance aux élus communaux pour réorienter les axes de travail en fonction des priorités du mandat.
L’année 2020 a également été l’occasion d’engager avec l’ORT de La Mure la première « démarche d’urbanisme favorable à la santé » à cette échelle de l’Agence. En partenariat avec l’Agence régionale de santé (ARS) et l’Observatoire régional de la santé (ORS), l’Agence a mobilisé ses expertises pluridisciplinaires en architecture, habitat, espace public, commerce et environnement. L’équipe a proposé une déclinaison spatiale des enjeux de santé du centre-ville et proposé des premières recommandations pour accompagner la mise en oeuvre d’un projet de revitalisation soucieux des plus fragiles et vecteur d’amélioration du cadre de vie pour tous. La crise sanitaire a conforté les élus et les techniciens dans leur volonté de mettre les enjeux de santé au coeur de leurs actions politiques.

Aux côtés de l’État, du Département et de plusieurs intercommunalités, l’Agence s’investit dans le programme “Petites Villes de Demain“, auprès de communes en Isère. Qu’a-t-elle fait en 2020 ?

En deuxième partie d’année, il a fallu répondre rapidement à l’appel à candidature national pour bénéficier du dispositif national PVD. Sur la trentaine de communes iséroises candidates, quatorze* ont finalement été retenues. Malgré le contexte d’élections locales et de confinements, l’Agence a épaulé le Vercors, la Matheysine et Grésivaudan qui l’ont sollicitée pour constituer leurs dossiers de candidature. En parallèle, l’Agence met en place, avec le Département et en complémentarité avec l’ANCT**, un « club local de la revitalisation » pour tous les territoires isérois ayant candidaté aux dispositifs ACV, ORT, PVD**. 

Il s’agit de leur offrir un lieu d’échange où partager et s’inspirer des expériences des autres. L’objectif est d’aborder ensemble et avec les acteurs pertinents, les sujets à enjeux, mutualisables au-delà des communes et intercommunalités, pouvant faire l’objet d’un travail avec les organismes concernés (EPF, Action logement, CAUE de l’Isère…). L’Agence lance cette démarche en 2021, avec les premières rencontres à partir de cet été.

* Chasse-sur-Rhône, Beaurepaire, La Côte-Saint-André, Crémieu, La Tour-du-Pin, Le Pont-de-Beauvoisin, Saint-Laurent-du-Pont, Tullins, Saint-Marcellin, Villard-de-Lans, Mens, La Mure, Le Bourg-d’Oisans, Pontcharra.

** Agence nationale de cohésion des territoires ; Action coeur de ville ; Analyse du cycle de vie ; Opération de revitalisation fu territoire ; Petites villes de demain

Été 2021