À la découverte du Rabot, au coeur de la Bastille
Un site historique et paysager emblématique du territoire
La Bastille est un site architecturé, composé d’étages, de « portes », de « balcons », de « terrasses », d’escaliers, de fenêtres sur le paysage… Cette architecture, construite en harmonie avec le relief, offre une multiplicité de points de vue sur l’agglomération et sur les massifs alentours. C’est la qualité défensive des dispositifs militaires qui constitue aujourd’hui un atout sur le plan paysager, en offrant des belvédères variés.
Au sein du site de la Bastille, à mi-pente sur une terrasse intermédiaire, le Rabot constitue un espace particulier et offre un point de vue sur la ville, différent de celui du sommet, moins connu mais plus proche de la ville et de ses toits. Espace relativement intime, il est aujourd'hui accessible aux seuls résidents du Crous, et traversé par le seul chemin rejoignant le site sommital sans escaliers.
Par sa position à l’abri des inondations et sur une voie de communication importante, le Rabot est historiquement le premier site d’implantation humaine d’un territoire devenu aujourd’hui l’agglomération grenobloise. Au coeur d'un réseau culturel local : musées, quartier Saint-Laurent, évènements et culture "alternative" (appropriation de l'IGA et Dolomieux...), c'est un "grand témoin" des évolutions progressives de l'espace urbain : cimenterie Vicat, esplanade, porte de France, jardin des Dauphins... Il reflète le dialogue entre paysage et histoire, de l'Isère au mont Jalla et de la Casamaures à la Casemate.
La partie construite du site lui-même est étagée sur trois paliers : le Barbillon, l’Esclangon et enfin la place d’armes. Le Donjon, maison forte de la Bastille dont l’origine remonte au XVe s., est le bâtiment le plus emblématique du site du Rabot, visible depuis de nombreux endroits du territoire. Il sert de base aux fortifications qui, à partir de 1592, viennent protéger l’ensemble urbain. C’est finalement au XIXe sicèle que sont adoptés les principes défensifs de Séré de Rivière, principes appliqués aux Sept Forts qui ceinturent l’agglomération. Des bâtiments sont alors édifiés en 1840 pour abriter une garnison : le Vieux Barbillon pour les officiers (reconnaissable à sa tour, ses crénelages et échauguettes) et l’Esclangon pour les soldats. D’autres bâtiments (réfectoire, casemates, poudrières…) complètent le site et en font une véritable caserne perchée au-dessus de la ville.
Le site de la Bastille perd son rôle militaire au XXe siècle. C’est un projet d’acropole universitaire qui est proposé dans les années 50 par l’architecte grenoblois Jean Benoît.
Il en subsiste aujourd’hui des éléments emblématiques, les ex-bâtiments de l’IGA et de Dolomieux qui vont être réhabilités et vont accueillir de nouveaux usages, et les bâtiments du Rabot qui, moins imposants que les bâtiments militaires, s’inscrivent dans le site en composant une « place d’armes » structurée, équilibre entre bâtiments et espaces libres.